Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les Aventures du Neurone Solitaire
22 mars 2009

Cellulaire de crise

Depuis quelques mois j’avais oublié ce que c’était que de passer un week end en dehors de chez moi. Sans mon chat, sans ma couette, sans mon canapé et avec des potes.

Bawé, c’est l’hiver et moi l’hiver bin j’hiberne.

Mais le printemps est arrivé et j’ai dû quitter la douce quiétude de mon foyer pour me sociabiliser et me ré acclimater à l’extérieur, en vue des nombreuses sorties qui m’attendent prochainement.

J’ai donc commencé avec Disneyland et un concert.

Dans ma tête c’était super simple, je quitte le cirque le jeudi après-midi après une journée de dur labeur (mouarf) je me coltine les 3 heures de route jusque chez la souris, je retrouve un pote le jeudi soir, le vendredi je joue à l’acharnée de l’objectif dans le parc, le soir c’est sur des baguettes japonaises que je m’acharne, le samedi je joue ma touriste parisienne et le samedi soir je sautille gaiement sur la douce musique des Fatals Picards. Le dimanche matin je reprends la route pour retrouver mon adorable minet qui m’attendra calmement à mon retour.

Je tiens à remercier les petits obstacles qui ont pimenté mon week-end et qui ont testé ma volonté de réussir mon coming out social.

-          La batterie de mon téléphone qui a décidé de rester sur ma table de nuit

-          Ma cheville qui évidemment a décidé de vivre sa live et de me pourrir la mienne

-          Le bidon qui s’est suicidé sur la toroute belge sous ma voiture.

-          Mon pote qui m’a posé un prodigieux lapin au moment où mon portable était en mode autisme total.

-          Le bouchon parisien du samedi soir…

Mais j’ai vaincu tous ces obstacles. Je suis trop une warrior.

Le jeudi je déserte donc le cirque très tôt dans l’après-midi, avec la satisfaction d’avoir accompli mon travail et la jalousie de mes collègues. J’aime ça. Vers 19h au moment de ma pause sur la toroute j’envoie un message à l’ami que je devais retrouver vers Disneyland pour lui dire qu’il ne me restait qu’une heure de route et que j’arriverai.

Dans ma logique je me disais que c’était un garçon intelligent et qu’il viendrait me rejoindre et m’attendrait patiemment.

Steuconne.

J’arrive finalement chez la souris et j’appelle mon ami, je lui demande ouskilé et il me répond ‘bin chez moi… j’arrive dans 20 mins, va dans une boutique du village… j’ai 25%’

Le piège.

Il est arrivé de justesse… au moment où je tentais de vider la moitié des stocks de la boutique et que je tentais que piocher allègrement dans les peluches, la bave aux lèvres.

Je suis faible.

Une fois arrivée à l’hôtel et mon sac défait je me rends compte du drame qui allait rythmer mon week end. Mon portable crevait la dalle et j’avais oublié le chargeur à la maison. Je devais retrouver 6 personnes sur les deux jours qui viennent, seul un avait organisé un vrai point de rendez vous… les autres devraient être contactés au fur et à mesure…

Autant vous dire que chaque minute gagnée sur mon portable était une petite victoire.

Mon portable a miraculeusement tenu jusque 19h30.

Il a survécu à 12 SMS et un appel. Lui aussi est un warrior. Il a été brave et m’a permis de recevoir des informations d’une importance capitale. J’ai su récupérer l’organisation du dîner du soir suite au forfait de l’instigateur bloqué dans son gros n’ascenceur pour raison professionnelle. Les ¾ de mes amis présents le soir étaient employés chez Disney, j’ai passé ma journée à courir voir mes amis, faire des tours de manèges et des supers photos.

Une journée géniale. Seule mais pas trop. Rejointe par un ami durant une partie de l’après-midi. Puis vers 17h ma cheville fragile a déclaré forfait. M’abandonnant au beau milieu des Studios, et décidant de faire grève sans préavis.

J’ai passé 15 mins à tourner le regard vide, devant chaque attraction, me rendant compte que même les 25 mins d’attente à la tour de la terreur risqueraient de me faire perdre la tête et me forcer à me la cogner contre les murs pour oublier ma douleur. (et j’exagère si je veux) (je peux être une très bonne comédienne)

J’avais décidément besoin de me torcher la gu de prendre un remontant. Je me suis donc péniblement traînée jusqu’au bar de l’hôtel NewYork, et j’ai noyé ma douleur dans un chocolat chaud… lui-même noyé dans du Baileys.

A 19h15, il était temps de retourner vers le parc. Et j’allais genre suuuuper bien. Même pu mal ! C’est le pouvoir du cholocat !

Problème : à 19h le parc ferme ses portes, il est donc impossible de retourner dans la zone juste avant si on ne réside pas à l’hôtel.

Solution : on fait les yeux doux à la sécu et on dit qu’on a juste rendez-vous là derrière… qu’on va pas loin… s’il vous pléééééééééééééééééé… (bon ok ça marche mieux si vous êtes une fille)(encore que ça dépend)

Puis ce fut le drame.

L’amie que je devais retrouver au resto m’envoie un texto pour me demander de confirmer le soir. Au moment de répondre je me dit que ce serait super de dire aussi au pote que je vois demain que mon portable agonise et que je risque de faire la morte jusqu’au rendez-vous.

Mais quelque part entre un E et un S l’écran s’est éteint et m’a laissé là hurlant un ‘noooooon’ désespéré.

J’étais seule.

Mais pas longtemps, mes amis sont arrivés. Nous avons mangé et ri. Et je suis rentrée à l’hôtel.

Bon j’vais pas raconter minute par minute finalement paske ça risque d’être ennuyeux et qu’au final j’aimerai aussi aller me pieuter. Alors j’en viens vite au samedi soir… paske c’est là que ça devient folklo.

Il est 17h15 et j’avais rendez-vous avec un ami à une station de métro. J’y étais genre 25 mins en vacances. C’est fou ce qu’on stresse quand on n’a pas de moyen de s’appeler. Je suis aller me calmer à une terrasse de café, et j’ai attendu calmement. Pis j’ai dû faire 15 fois le tour de la station. 45 mins j’ai attendu… 45 ptn de longues minutes. À 18 heures, rongée par le stress de louper un bon concert j’ai décidé de noyer mon chagrin dans un sandouiche du mac donald en face de la station, le nez scotché à la vitrine… magnifique spectacle de la touriste l’œil terne et humide dévisageant chaque homme passant dans la rue son Bigmac à la main. Genre je ferai une pub parfaite pour la marque (j’attends les propositions d’ailleurs).

A 18h10 j’ai repris le métro, j’ai abandonné.

Il me fallait prendre une décision, et je ne déclarerai pas forfait. Namého ! J’ai vécu des situations pire que ça moi.

Réfléchis.

Mobilise ton neurone.
Le concert est à Fontenay-Aux-Roses, sur la ligne A, y’a Fontenay-sous-Bois et un autre Fontenay-machin-truc, obligé c’est au même endroit, en plus je suis à Bussy, je vais reprendre ma voiture et aller au concert GPS-isée.

Lecteur parisien je te vois déjà te marrer.

A 19h je suis dans ma voiture, et je branche mon GPS (je tiens d’ailleurs à remercier l’usine qui a fabriqué mon GPS schizophrène/mou du bulbe/autiste qui s’allume une fois sur 12 et aime se réinitialiser pendant 3 plombes les fois où il y arrive, ça fait pas du tout monter la pression.

Je m’attends à ce qu’il me sorte un piti 20 kms, je m’attends à arriver super en avance à la salle et pouvoir y attendre gentillement mon pote.

Je suis une petite fille pleine d’espoir.

Puis il me dit 35kms, puis il me montre le périph… un samedi soir …

Je suis une petite fille désabusée.

Jamais je ne serai là à temps.

C’est mon pote qui a ma place.

C’est officiellement mort.

Mais même au bord du suicide sur une rame de RER et dans le plus grand désespoir, je reste une fille polie et bien élevée et j’aimerai contacter mon ami pour lui dire que je suis désolée et lui faire comprendre tout le bien que je pense de lui de ne pas avoir été ponctuel.

J’ai son numéro. Dans mon portable éteint.

Bien bien bien.

J’ai l’ultime solution ! Je retourne à l’hôtel, et après négociation acharnée (genre 3 mins) (en gros je fait pitié) je réussis à surfer sur Fessebouc avec l’Aïfaune du réceptionniste de l’hôtel. Coup de bol son numéro est dedans.

4 secondes après avoir raccroché je suis déjà dans ma voiture. Il a réussi à me convaincre de prendre la route, pask’au pire je loupe la première partie, mais c’est limite un crime de louper les Fatals.

Après une heure 20 pour faire 30 bornes et un cri qui tue sur le phériph (c’est con mais pinaise, keske ça soulage) je suis finalement garée à la grolandaise (n’importe où, n’importe comment mais on s’en fout j’ai la plaque étrangère) pas trop loin et en plus en passant devant la salle j’ai chopé mon pote qui m’attendait sur un passage piéton.

J’ai pu miraculeusement assister au concert.

Genre j’en reviens toujours pas.


Les Fatals Picards - Bernard Lavilliers
envoyé par topparents

Mais je vais m’acheter 3 chargeurs supplémentaires, juste au cas où, et 3 batteries, et deux portables, et un calepin pour y noter les numéros.

Et je vais me faire tatouer les numéros de mes amis, c’est peut-être douloureux mais au moins c’est radical !

Demain, je te raconterai le retour du dimanche qui fut un grand moment de loose de fille célibataire qui sait pas faire la différence entre une roue et une bougie...

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Publicité