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Les Aventures du Neurone Solitaire
23 mars 2009

Qu'est ce qu'on se bidonne

Conduire sur une route belge requiert une vigilence de tous les instants.
Genre à tout les instants le danger vous guette, les nids de poules d'autruches pullulent et vous avez l'impression de disputer la finale de slalom de Courchevelles... Ou alors vous avez un super massage des lombaires au prix de nouvelles suspensions... Si ça c'est pas de la promo qui déchire...

Et parfois sur la toroute, si c'est long et monotone, vous pouvez avoir l'impression de jouiller à Mario Bros pour de vrai, on évite les trous qui font perdrent des points de vie (et des trous) et on doit récupérer les cadals sur la route pour pouvoir les balancer sur les adversaires.

Genre des bidons.

Remise en situation, le circuit du jour est de 55 kms sur toroute, c'est pas la première fois que j'y joue, je connais le parcours par coeur. Même ce petit virage sur la gauche.
Ce jour là j'ai décidé d'être super sage et de rouler bien komifo, dans les limites... je ne dépasse pas le 120, on est que dimanche, il est midi, j'ai tout mon temps... et j'ai pu que 20 mins de route.

Soudain c'est le drâme.

Alors qu'un adversaire inconnu en pick up me double à fond les ballons en plein virage je trouve le cadal-bonux sur ma trajectoire pile. Un joli bidon, contenance 5l environs, l'air vide (genre mon ex) et je dirais en caoutchouc. Je fais quoi ?

A. Je fais une embardée sur la droite vers la bande d'urgence, à 120 kms/h  ça peut être marrant et je me suis jamais prise de glissière de sécurité.
B. Je fais une embardée sur la gauche pis je réalise que le pick up me double toujours, du coup je change d'avis à la dernière seconde, ma roue se prend le bidon, vol plané, carambolage, mort, le chat se suicide à la croquette périmée, je deviens une légende locale car j'ai démontré l'aggressivité des bidons, on donne mon nom à un asile de chats schizophrènes dépressifs.
C. Je ferme les fesses et croise les yeux, je passe dessus en priant pour que la voiture soit assez haute et en me demandant pourquoi ma voiture est pas fichue de faire des sauts accrobatiques
D. Je klaxonne.

Sans trop faire la fière, je choisis la réponse C.

La voiture passe dessus et... attrape le bidon au vol...

SCHRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRR

Ooh c'est fou ce qu'on le sent  bien sous le pied.

Bon réflexe ma fille, la voiture roule droit mais on va pitêt s'arrêter c'est plus prudent.

Warnings, bande d'arrêt d'urgence.

Et je so... AH BIN NON !!! Avant d'aller dehors je dois mettre mon sublime gilet jaune fluo plébiscité par Karl Lagerfeld. La ouache pour une fois que je suis un couturier de mode il va neiger des courgettes moi j'vous dit. Je l'enfile et sort de la voiture.

Bon ensuite... qu'est ce que j'ai appris au code? Ah vi ! Signaler ma présence avec le triangle.
Euh ? Est-ce que j'ai un triangle d'abord. Ma voiture je l'ai depuis 2006, chuis sûre que je l'ai tripoté 120 fois depuis et que je ne me suis même pas rendue compte de ce que c'est, gourdasse comme je suis.

Aloooors le coffre... mon sac, un autre sac, une tongue (?), un oreiller (oui c'est normal), une peluche (ah vi elle est censée être sur la plage arrière), des allumettes de camping (sait-on jamais), une casquette... une autre casquette (on est jamais trop prudent)... mais zéro triangle.
C'est embêtant.
Soudain je réalise miraculeuse que le triangle est sûrement la boîte orange dans ma boîte à gant. Précisément celle que j'avais deux minutes avant dans la main quand j'ai attrapé mon sublime gilet de couturier.

Bingo.

Bon, maintenant que la position est signalée, je peux jouer ma demoiselle en détresse et attendre gentillement qu'un gentil garçon (ou même un gros c o n, vu la situation chuis moyennement regardante) vienne m'aider à m'extirper de là.

Evidemment, personne ne s'arrête, le triangle sert à dire 'écarte toi de mon chemin' plutôt 'oooh mon dieu je suis seule et sans défense, aidez moi preux chevalier'
En même temps chuis sûre que si je ressemblais à Adriana Karemdeux, bin ils seraient déjà 12 autour de ma voiture à pouvoir la lever à main nue et encore 4 pour me déloger le bidon (sous la voiture) et les 3 autres seraient autour de moi pour me soutenir psychologiquement dans cette douloureuse épreuve.

La nature est mal faite.

Bref.

Il va maintenant falloir soulever la voiture. Et pour celà il faut utiliser un CRIIIIC... rappelons-nous le souvenir de l'auto école qui m'a appris à changer une roue...

(...)

o kay

Ce cours n'a jamais eu lieu...

Youpie tralala

J'ai mis 5 minutes à tenter d'ouvrir la partie du coffre dans laquelle est logée le cric... et j'ai passé 10 mins à regarder le cric comme une poule regarde une fourchette.

Et j'ai baissé les bras, et fait ce que j'aurais du faire depuis mon arrêt. Allez au téléphone de secours.

Bon le téléphone de secours c'est aussi la première fois que j'en vois un de près. Ca va c'est pas compliqué, un numéro pour le localiser, un gros bouton et une grille pour parler dedans.
J'appuie sur le bouton

TUT TUT... TUT TUT... TUT TUT... (pendant deux minutes, ça commence bien j'ai l'impression d'appeler la sécu)

Standardiste : oui ... jour... faire pour vous ? (oui imaginez une conversation normale avec des voitures qui passent bruyamment)
Jen : oui alors je voudrais un double cheese, une grande frite et un coca light...
Standardiste : (...)
Jen : (explication de la situation)... donc voilà si vous pouvez m'envoyer quelqu'un pour soulever la voiture...
Standardiste : ah wé je peux vous envoyer une dépaneuse mais vous allez devoir payer
Jen : je sais bien mais si je dois faire en sorte qu'un automobiliste s'arrête pour me filer un coup de main c'est pu d'une dépanneuse dont je vais avoir besoin mais d'une ambulance...
Standardiste : ok je vous envoie la police.
Jen : chouette des hommes en uniforme (bave)
Standardiste : pardon ?
Jen  : Euh faites donc... (mais bave toujours)

Les flics sont arrivés après une heure, leur intervention à duré montre en main 7 mins... Le policier à monté le cric pis la voiture avec une facilité déroutante, la policière à juste récupéré le bidon bien cramé au fond, ils ont constaté que rien ne fuyait sur la voiture.

Moi j'ai appris à monter un cric et à me méfier des bidons...

Je suis repartie sans oublier mon triangle et pas perturbée du tout.

Super zen tout va bien m'sieur dame...

J'ai fait la route sans embuches et très calme... toujours avec mon gilet jaune sur le dos

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